Réforme des retraites : quels impacts sur votre crédit ?
Les débats autour de la réforme des retraites battent leur plein, et le texte de loi a commencé son parcours au sein des couloirs parlementaires.
Et si a priori le lien entre réforme des retraites et crédit n’est pas évident, on remarque tout de même quelques impacts, aussi bien pour le crédit en tant que tel, que pour l’assurance emprunteur. Explications.
Sommaire
- Réforme des retraites et crédit immobilier
- L’assurance de prêt directement concernée par la réforme des retraites
- Augmentation du coût de l’assurance-emprunteur
Réforme des retraites et crédit immobilier
Dans le cadre d’un crédit immobilier, le recul de l’âge légal de départ en retraite à 64 ans (vs 62 ans auparavant) devrait être profitable.
En effet, en analysant les demandes de financement, les banques vont pouvoir comptabiliser 2 années d'activité supplémentaires pour le remboursement du crédit.
Cette nouvelle prise en compte de 2 ans de revenus supplémentaires devrait donc faire gagner les emprunteurs en pouvoir d’achat et en solvabilité auprès des banques.
L’assurance de prêt directement concernée par la réforme des retraites
Côté assurance-emprunteur, le son de cloche n’est pas le même.
En faisant travailler les français 2 ans de plus, cette mesure implique peut-être des risques supplémentaires d’incapacité temporaire ou totale du travail (ITT).
La garantie Perte d’Emploi présente dans l'assurance de prêt devra également courir 2 ans de plus.
Dans le jargon de l’assurance, on parle de “taux de sinistralité”.
Avec la réforme des retraites, ce dernier risque de s'accroître car les contrats d’assurances de prêt devront courir les arrêts ou pertes de travail pour 2 années supplémentaires.
Or, aujourd'hui, la garantie ITT couvre peu de sinistres entre les 62 et 65 ans des emprunteurs, puisque ces derniers sont peu à dépasser l’âge légal de départ à la retraite.
Augmentation du coût de l’assurance-emprunteur
Si la sinistralité augmente, le risque pour les assureurs augmente.
Mécaniquement, le coût de l'assurance-emprunteur va donc augmenter : on prévoit une hausse de 2 à 5%, soit au maximum 1,5 € de plus par mois pour une assurance de prêt mensuelle de 30 € (soit 450 € sur la durée totale d’un prêt de 25 ans).
Un coût s’ajoutant au coût déjà élevé du crédit, avec des taux dépassant les 3% ce mois-ci pour les crédits immobiliers sur 20 et 25 ans et un TAEG moyen s’élevant à 3,6% pour ces deux cas d’emprunt.
Notons aussi que cette hausse suit la précédente observée après la suppression du questionnaire de santé qui a créé un flou des risques pris par les banques sur chaque emprunt et qui s’est répercuté sur le prix de l’assurance.
Enfin, cette nouvelle hausse des coûts s’ajoute à une longue liste en cette période d’inflation générale des prix estimée à 8,5% en février 2023.
Bon à savoir
L’assurance emprunteur reste néanmoins résiliable à tout moment grâce à la Loi Lemoine est entrée en vigueur le 1er septembre 2022. N’hésitez pas à faire jouer la concurrence, aidé d’un courtier.